jeudi 28 août 2014

Du 30 Juillet au 12 Août - Les Routes

Par Auré,

A ce qu'il paraît, toutes mènent à Rome, mais pour aujourd'hui, la route nous menant de Uyuni à Potosi sera bien suffisante. Le bitume est parfait, serpentant entre formations rocheuses de différentes couleurs, le soleil est radieux. A plus de 4 000 mètres d'altitude, Potosi offre de jolies bâtisses de style colonial...







Le centre ville n'est pas désagréable même si il y a énormément de trafic, aussi bien dans les rues que sur les mini-trottoirs lors de la sortie simultanée de tous les écoliers du coin...




La ville est dominée par le Cerro Rico, montagne de minerai d'argent qui fît le bonheur de la couronne espagnole au 16ème siècle. Aujourd'hui encore, les mines sont exploitées, dans des conditions toujours aussi désastreuses...


Spécialité du coin, le gâteau à la crème. A consommer...après réflexion...





Sur la route, forcément, pour rejoindre cette fois-ci la ville de Sucre, capitale constitutionnelle du pays. Le fait marquant du jour est que nous commençons à perdre de l'altitude, il fait un peu meilleur sous le casque et on ne va pas s'en plaindre. La bonne adresse, c'est celle que nous avait conseillé Mark et Sanne, les motards australiens rencontrés à Cusco. Aucune enseigne, il faut simplement se rendre au Consulat de France. Christophe propose quelques chambres à louer, cuisine à disposition, le tout dans une immense demeure coloniale...



Lors d'un voyage au long cours, il est agréable de se poser quelques jours en de pareils endroits. Toute vêtue de blanc et baignée par le soleil, la ville propose un cadre des plus agréables. Et comble du bonheur, nous pouvons déambuler en T-shirt, oui nous sortons progressivement de l'ère glaciaire...





Sucre offre un vrai beau supermarché, finit la ration de poulet quotidienne, grâce à la cuisine à disposition, nous pouvons revenir enfin à d'autres saveurs. Passage obligatoire au marché central pour parfaire notre panier, c'est généralement le poumon des villes ou villages, là où tout se passe. Le rayon fruits et légumes...



La partie boucherie et ses fameux museaux...





En plein air nous retrouvons la Place des Patates...


Puis juste à côté, le coin rafraichissements et jus en tous genres...


Enfin, de quoi réjouir la ménagère de plus de 50 ans...


Impossible de sortir de là sans avoir gouter une des spécialités de la ville, le chorizo. Franchement délicieux...


Les journées défilent et à chaque fois nous prenons des nuits supplémentaires. Pas de stress, ici, au consulat, la route attendra encore un petit peu. Les promenades sont nombreuses dans cette ville qui ne cesse de nous enchanter...





La Place Principale...





Devise nationale, c'est bien connu, "l'oignon" fait la force...


La grande majorité des femmes en Bolivie sont en tenues traditionnelles, jupons, longues tresses et petit chapeau melon...


Le Parc Bolivar et sa reproduction intéressante de la Tour Eiffel...



Pour celles et ceux qui connaissent le petit train d'Ile-Rousse, voici son homologue bolivien, tiré par une voiture...


A environ 60 kilomètres de Sucre et uniquement le dimanche, le marché de Tarabuco envahit les ruelles du petit village. Un point commun entre le Pérou et la Bolivie, c'est que parfois la nourriture peut avoir des effets néfastes sur votre organisme, même si vous pensez que le plat est parfaitement sain! Conséquence d'une digestion assez compliquée, seul J-Chris ira passer quelques heures sur ce marché très authentique...






Les "cantines", présentes sur tous les marchés, sont l'occasion de manger à bas prix (se référer quand même au paragraphe précédent)...





Qu'il est difficile de partir de Sucre, ville dynamique, culturelle et intellectuelle mais ayant toujours les pieds ancrés dans de belles traditions. L'appel de la route est plus fort, après cette plage de repos, c'est volontiers que nous la reprenons. Un clou plus tard, nous pouvons nous remettre en selle...



Une route qui va nous mener plein Est, au milieu des montagnes, dans un village chargé d'histoire, La Higuera...




La piste est belle mais plus longue que prévue, et c'est en fin de journée que nous atteignons ce village du bout du monde. Endroit parfait pour un repère. Une petite auberge, tenue par une française, offre quelques chambres, trois exactement, où quand le simple engendre le beau. A la "Casa Del Télégrafista", le soir on s'éclaire à la bougie...





1967, alors qu'il tentait de monter une révolution en Bolivie, Ernesto "Ché" Guevara est localisé dans les montagnes environnantes. Le 08 Octobre de cette année là, un commando de soldats boliviens blesse le Ché et deux de ses hommes et les ramènent dans la petite école de La Higuera. Le 09 Octobre au matin, un hélicoptère avec à son bord un colonel bolivien et un haut responsable de la CIA arrive sur place, vers 13h, sur ordre du président bolivien de l'époque, Ernesto Guevara est exécuté sans la moindre forme de jugement. La Higuera, village de seulement quelques âmes, où les tuiles des maisons sont brulées par le soleil, fût le dernier repère du Ché...



Sur la place principale, plusieurs statues à l'effigie de Ché Guevara...






La petite école de La Higuera a été transformé en musée...




Pas vraiment un musée au sens premier du terme, seuls les bancs d'école résident en tant qu'objets d'époque, mais plutôt un lieu de culte, de pèlerinage pour certains, au vu de tous les messages qui sont apposés sur les murs...




Du coup, nous avons laissé nous aussi une petite carte...


Son image est véhiculée partout dans le monde, mais ici, à La Higuera, c'est carrément toute une atmosphère, c'est ancré dans l'air. Le temps semble s'être arrêté ce 09 Octobre 1967, Ernesto "Ché" Guevara n'est jamais vraiment partit d'ici...


L'aspect historique de côté, le village est un véritable havre de paix. Rien, si ce n'est la nature et le chant des oiseaux. L'occasion d'apprécier un bon maté de coca dans son hamac...



Le seul point délicat reste le ravitaillement, il ne reste plus que des miettes de sardines en boite, ou, selon notre épicière préférée, plus fréquemment appelé "le thon de La Higuera"...


La route qui mène jusqu'à La Higuera a été baptisé "La Route du Ché", sympa que la notre et la sienne se soit croisées, entre motards. Hasta Siempre Commandante...


Quelques soixante kilomètres plus loin, nous retrouvons du bitume qui nous fait filer vers Santa-Cruz. Formée, pour l'instant, de sept anneaux, c'est la ville la plus peuplé de Bolivie. Et la circulation s'en ressent! Santa-Cruz fait également partie de ces endroits sur Terre où, sans raison particulière, les logements sont plus chers qu'ailleurs. Cerise sur le gâteau, l'orientation voulue dans les "hostels" est clairement la fête, les bonnes nuits silencieuses ce n'est pas pour ici. Mais que venir faire dans cette m....., me direz-vous? Bin, nous voulions simplement une nouvelle paire de pneus...


Envie d'une caïpirinha et besoin d'un changement de pneu urgent, Santa-Cruz est fait pour vous! Si vous passez par là, Jean-Philippe de l'Hostal Loro Loco vous accueillera parfaitement et le parking est super pour les motos. Le comptoir Pirelli "Becar Repuestos" possède, d'une part, bon nombre de références, mais également une équipe au top. Voilà pour la pub et non, nous ne touchons rien pour cela!!

La route et ses escrocs, flic véreux qui nous demande où est notre extincteur et, le meilleur...notre roue de secours!! Puis, toujours sur sa lancée, nous dit qu'il a faim et qu'il fait vraiment chaud aujourd'hui. Pas mal pour commencer la journée, d'une discussion que nous arrivions à soutenir en espagnol, nous passons à une répétition de "no comprendo", ça lasse très vite et ça marche toujours ces petits trucs là. Heureusement, une belle chose nous attend, La Route Des Missions.

Au début du 18ème siècle, avec l'accord des rois d'Espagne et du Portugal, les jésuites (membres de la Compagnie de Jésus, ordre religieux catholique) vont tenter de sédentariser, de rassembler sous une même religion, une même langue, les Indiens vivant par communautés dans ces contreforts amazoniens. Autour de l'église viennent s'ajouter école, salle de musique et autres ateliers artistiques. Nous commençons par la Mission de San Javier, l'architecture et les ornements sont superbes...






En milieu d'après-midi nous arrivons sur le petit village de Concepcion, lorsque le soleil descend nous partons visiter notre seconde Mission. Les tons chauds d'une fin de journée donne une atmosphère extraordinaire à cet endroit, ces ruelles en terre rouge, c'est somptueux...






Deuxième jour sur la Route Des Missions, et 180 kilomètres de piste pour rejoindre San Ignacio de Velasco...



Nous roulons bien, mais paradoxalement il nous faudra près de 50 minutes pour avoir de l'essence une fois arrivés au village!! Point noir du pays, les stations-services, surtout pour les "plaques étrangères"...


Mission de San Ignacio de Velasco, toujours ce travail incroyable du bois. Ces imposantes colonnes qui supportent cette charpente tout aussi massive...





Discussions à la sortie des classes...


Puis pause déjeuner. Le meilleur ami du motard voyageur, c'est le "crackers" salé, qui peut se décliner sous pas mal de recettes...


Tout en se disant: "il faut vraiment que je change ce pneu avant"...



Mission de San Miguel de Velasco...


Nous finissons notre seconde journée par le petit village de San Rafael. Nous passerons la nuit dans un "alojamiento" pas loin de la place centrale...



Comme fait exprès, depuis que nous avons retrouvé de la chaleur, nous bénéficions maintenant de douches bien chaudes!! En Amérique du Sud, les "systèmes" de douches sont très "intéressants"...


La place s'anime au fur et à mesure que la chaleur baisse. Le soleil tombant rend des couleurs incroyables...



Dernier jour sur la Route Des Missions, une boucle de près de 700 kilomètres pour un bond dans le passé...


Au bout de la piste se trouve notre dernière visite, à San José de Chiquitos. C'est la seule mission de la région qui a été construite en pierres...




Patrimoine exceptionnel inscrit à l'UNESCO, la Route Des Missions a été une découverte incroyable, villages gorgés de soleil à l'accueil chaleureux. De l'altiplano aux abords de l'Amazonie, les riches paysages de la Bolivie n'en finissent plus de surprendre, au point parfois, de ne plus être sûr d'être dans le même pays.

La Route, toujours, une grande ligne droite qui va nous mener jusqu'à l'immense Brésil, nouvelles découvertes, la flamme est toujours vive, continuons...


1 commentaire:

  1. coucou , deux , trois petites choses à dire; Quesque ce clou faisait sur la route ?c'est quoi cette douche ? et c'est quoi cette barbe Jean-Christophe ? sinon super sympa la Bolivie , la voiture qui tire le train m'a fait beaucoup rire .... merci Aurélien pour les petites leçons d'histoire , bonne route à vous et soyez toujours bien prudent , des gros bisous .........

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